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Le Myélome Multiple (MM) est une tumeur hématologique due à la prolifération de plasmocytes anormaux dans la moelle osseuse, l’organe où sont produites les cellules souches du sang et qui se trouve à l’intérieur des os plats (sternum et crêtes iliaques). L’âge médian de présentation est de 65-70 ans, mais on le retrouve chez 15 % des patients de moins de 50 ans.
Nous avons tous des plasmocytes, un type de globules blancs qui ne représente pas plus de 5 % de notre cellularité médullaire. Ces cellules sont chargées de produire des immunoglobulines (anticorps), des protéines capables d’attaquer et de détruire les germes en cas d’infection. Dans des conditions normales, les plasmocytes matures produisent différentes protéines (anticorps) tout au long de leur existence.
Chez les patients atteints de myélome, au lieu de plasmocytes sains, apparaissent des versions malignes qui se multiplient rapidement et commencent à produire un seul anticorps anormal, connu sous le nom de protéine M ou composant monoclonal, endommageant différents organes et tissus de notre corps, comme les reins et les os.
Cela se traduit par une tendance accrue à développer des infections, car le MM interfère avec le fonctionnement normal du système immunitaire. De plus, l’anémie et la fatigue qui en découle sont fréquentes en raison d’une diminution des globules rouges qui sont déplacés par une augmentation des cellules malignes dans la moelle osseuse. En outre, des douleurs osseuses localisées intenses et un risque accru de fractures spontanées sont très fréquents, car le MM interfère également avec les mécanismes de renouvellement osseux, provoquant une décalcification.
Le symptôme principal des patients atteints de myélome multiple est souvent une douleur vertébrale, « une douleur osseuse typique, fixe et constante, qui ne s’améliore pas », explique la Dre. María Casanova, spécialiste en hématologie à HC Ceuta. Une douleur très localisée dans la zone dorso-lombaire du dos ou douleur costale, qui peut être le résultat d’une mauvaise posture ou de tout autre facteur quotidien. Mais ça peut aussi être un lumbago, un symptôme d’une lésion lytique.
« Ces patients vont aux urgences encore et encore, mais la douleur ne disparaît pas, elle est intense. Dans ces cas, la meilleure chose à faire immédiatement est d’effectuer un test sanguin, une analyse des protéines et un test d’imagerie. Une simple analyse des protéines permet de détecter la protéine anormale chez la grande majorité des patients atteints de myélome. Parfois, le diagnostic peut être plus complexe, mais au moindre soupçon, il est conseillé de consulter un hématologue », ajoute la docteure.
Lorsque le myélome multiple provoque des lésions osseuses telles que celles mentionnées ci-dessus et d’autres symptômes tels que l’anémie, l’hypercalcémie ou l’insuffisance rénale, il est nécessaire de commencer un traitement le plus rapidement possible.
Il existe différentes thérapies ciblées, depuis les médicaments qui bloquent les mécanismes cellulaires favorisant la survie des cellules malignes, comme les inhibiteurs de protéosomes, les immunomodulateurs, les stéroïdes, jusqu’à l’immunothérapie qui renforce le système immunitaire pour prévenir les rechutes. Mais il est important d’individualiser le traitement en fonction de l’âge, des caractéristiques du patient et de la maladie.
« Chez le jeune patient, nous utiliserons l’un de ces médicaments cibles, suivi d’une autogreffe, dans laquelle les propres cellules souches du patient sont utilisées. Ensuite, nous effectuerons un traitement d’entretien pour éliminer les cellules tumorales résiduelles », dans le but de prévenir le retour de la maladie que nous avons réduite. « Chez les personnes de plus de 70 ans, le traitement se fera directement avec des médicaments, car l’autogreffe serait plus toxique dans ce groupe », selon la Dre. Casanova.
On notera en particulier le rôle de la radiothérapie dans le myélome avec douleurs osseuses, un traitement qui servira à endommager les cellules myélomateuses et à les empêcher de se développer. Il permet de réduire rapidement les cellules myélomateuses dans une zone spécifique, par exemple lorsqu’une accumulation de plasmocytes anormaux forme une tumeur (plasmocytome) qui provoque des douleurs ou détruit un os.
Le pronostic dépendra de plusieurs facteurs, dont l’âge au moment de la présentation, le type et l’agressivité du myélome, et la réponse au traitement, qui est variable.
Bien que le MM soit encore considéré comme une maladie incurable, , l’avenir est prometteur. « Nous aidons les patients à vivre plus longtemps et avec une meilleure qualité de vie. Les efforts du Groupe Espagnol de Myélome (GEM) en matière de diagnostic précoce, de détection de la maladie résiduelle minimale, d’étude de nouveaux médicaments cibles, signifieront un changement dans l’avenir du myélome et les patients vivront mieux et plus longtemps », conclut l’hématologue.
août 1, 2022
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